CHRONIQUES & BLABLAS 2003

Une année qui commence avec l'Irak et qui prend une couleur tout à fait particulière pour nous avec le grand mouvement des intermittents.

. Une question de Jean Raoul: si Chirac s'appelait Chiran mettrait-il autant d'élan à défendre l'Irak ?

15 Mars: mémoire arts de rue

Existe-t-il une écriture spécifique aux arts de la rue? voilà une bonne question!
existe-t-il une écriture spécifique aux déclarations d'amour ? à la tristesse ? à l'introspection ?... existe-t-il une écriture spécifique au théâtre ?
la fonction de l'écriture est transmission de sens, de concepts, d'imaginaire comme la fonction du cri est de traduire ou provoquer une émotion forte. Mais on n'écrit pas à sa grand-mère comme à son percepteur . Les mots colportés dans la rue ne résonnent pas pareil que dans le silence d'un laboratoire, les mots couchés sur le vélin se posent différemment que sur un tableau noir, et nos mots de mels eux-mêmes ont quelques spécificités pour se faire bien recevoir. Sans parler de l'écriture de genre (polar, érotique etc...) qui s'érige sur des codes différenciés.
Le cadre influe sur la forme qui elle même ...sur le fond ?
J'aime la question mais gaffe aux réponses ...
Pour ma part, je suis parti de l'idée que la rue pouvait et devait générer une alchimie de mots spécifique et c'est à ça que je m'emploie. Pour autant, je suis persuadé que cette écriture aura sa place dans les salles aussi....
Je pars donc d'une spécificité a priori qui n'en sera plus une in fine.
Premier problème.
Par ailleurs, ceci concerne l'écriture "littéraire". Il y a également une écriture musicale (évidente)une écriture cinématographique, une écriture chorégraphique et, dans la foulée, d'autres plus ou moins en perspective.
Certains d'entre nous, et non des moindres, s'emploient, notamment auprès de la SACD, à revendiquer une écriture "artderuesque" qui ne passerait pas forcément par des mots, tout comme dans le même temps on s'attache à faire reconnaitre une écriture circassienne. On attend avec impatience que les pétomanes se mettent eux aussi de la partie. La SACD étant avant tout une entreprise de collecte de fonds n'y voit aucun inconvénient bien sûr, mais par ailleurs on peut commencer à s'interroger légitimement sur la boursoufflure sémantique qui est faite au mot "écriture".
Parce que derrière, l'enjeu est celui de l'"auteurat" et de l'immense flot d'argent que cela comporte. Il se trouve que se faire inscrire à la SACEM ouà la SACD est nettement moins contraignant et onéreux que de déposer un brevet à la SNPI. Si l'on imagine que ce soit l'inverse, on verrait à coup sûr fleurir les brevets au détriment de l'écriture.
Je ne suis pas sémanticien mais j'imagine qu'on peut parler d'écriture à partir du moment ou il y a agencement d'un matériau de base, un"vocabulaire", à partir duquel on peut bâtir son écriture tout comme on bâtit un langage à partir de morphènes par exemple.
Quid du vocabulaire de base de la rue ?
On peut dire aussi qu'il y a écriture à partir du moment où il y a lecture et ça nous désempètre un peu parce qu'on en peut pas imaginer l'un sans l'autre.
Que lit-on dans la rue qui n'appartienne qu'à elle ?
Il semble, en ce qui nous concerne, que la notion d'écriture corresponde à une "mise en sérieux". Nous ne sommes pas de vulgaires amuseurs puisque nous revendiquons une "écriture" spécifique à notre art. Est-ce que les festivités orchestrées par Molière et Lully font partie de leur écriture ?
C'est une bonne question mais on dirait le tonneau des Danaïdes.

21 Mar 2003: Nouvelles du Front: les joies du paradoxe

On ne joue pas d’un instrument de musique, c’est lui qui se joue de nous.
Nous ne faisons des enfants que pour qu’ils nous fassent, in fine.
On prétend faire la guerre, mais c’est elle qui nous fait.
Que va-t-elle pouvoir faire de Bush et de Saddam qu’ils ne soient déjà :
les piteux Guignol et Gnafron d’un manipulateur cynique et criminel ?

30 Mar 2003
Réflexion de Camille sur l’actualité : « on a l’impression d’assister à une finale de coupe de panpantutue entre un club de première division et
un club de division d’horreur. »

13 Mai
. Pour tous ceux qui se préoccupent de leur retraite, le fameux ouvrage « Une retraite de réussie » de Napoléon Bonaparte, n'est toujours pas
disponible.

19 Mai: Le droit à la re-traître

. organiser une cérémonie des Crespins à l'instar de celle des Molières où nous pourrions enfin nous autocongratuler tranquillement avec comme catégories: le crespin du grand déambulatoire, le crespin de l'entre et sort, le crespin des brigades, le crespin de l'innovation (ça va être dur), le crespin du jury (pour Délice Dada ou Ici même de préférence) , le crespin du spectacle "populaire" (de préférence non-subventionné), le crespin du jetable, le crespin du spectacle musical, le crespin du programmateur, le crespin de la scénographie, le crespin du spectacle en échasses etc... on devrait pouvoir tenir 2 jours comme ça.
. demander que chaque festival ait un conseil d'administration avec jetons de présence sonnants et trébuchants pour le recasage de nos grands anciens dans des conditions décentes. Alternative plus culturelle: fonder une académie des arts de la rue qui serait chargée de faire le distingo entre les festivals et les spectacles "arts de la rue" et les autres baptisés "populaires"
. ériger un "monument aux maires" en forme de pistolet où seraient inscrits dans le marbre les noms des grandes victimes de l'alternance. Déjà trois encoches au moins: Saunier-Borell, Palmira, Pierre & Quentin.
. organiser un grand concert hystérique où nous pourrions tous, sous la houlette de grands ténors qui se reconnaitront, crier notre indignation aux méchants pouvoirs publics et des commandos type Act Up pour contrer tout ce qui menacerait notre noble mission.
. transformer tous les contrats de programmateurs en contrats à vie et, en contrepartie, les obliger à prendre systématiquement les mêmes compagnies au moins une fois tous les deux ans (surtout la mienne).
. intégrer tous les artistes estampillés "arts de la rue" et sélectionnés par l'académie ci-dessus suggérée dans la fonction publique.
. lancer de grandes soldes des arts de la rue pendant le mois de janvier pour relancer le marché.
. relancer Intervilles avec Pascal Larderet aux commandes.
. Débaptiser "lieux publics" pour le renommer "les yeux du public" et virer d'urgence Pierre Sauvageot pendant qu'il ne se prend pas encore trop au sérieux.
.Remplacer France-Culture par France-Hors-les-Murs.
. Ne pas mettre tous les off dans le même panier
. Obliger tous les nouveaux arrivants à travailler au moins un an gratos à l'"Arbre à Nomades". ça devrait les calmer.
. Créer une section spéciale arts de la rue de "Touche pas à mon pote" sous la présidence de Jacques Livchine
. Débaptiser les Eclats d'Aurillac pour "le Songy de quelques nuits d'été"
. Organiser un Tour de France des arts de la rue avec Jean Raymond en tête de peloton. (est-ce que j'ai une tête de peloton ?)
. Interdire à l'année des arts de la rue d'avoir une fin!

Ces accords à peine signés font couler un max d'encre et de salive . L'épée de Damoclès a cassé son fil. Evidemment que ça nous fout dans la merde mais on s'y attendait non ? et croyions-nous réellement à un maintien du statu quo ante ? et quelle que soit la manière dont ce statut est grignoté pouvons-nous de toutes façons être d'accord ?
Toutes questions qui me tirlipotent
Une remarque cependant a propos des nouveaux accords -que je ne cherche pas particulièrement à défendre et pour cause- mais dont un point au moins me semble une avancée réelle dans le sens du réalisme: les heures d'enseignements et stages pourront être comptabilisées dans les heures sans être obligées de se déguiser sous forme de cachet. J'en connais pas mal que ça va arranger.

30 Juin: Truismes & Gamberges

. NON l'été culturel 2003 ne sera pas sacrifié puisque Philippe Rives et la Bk Ci(n)e vont jouer à Chalon cet été. Ouf! On est rassuré!
. Je suis assez fasciné par le barouf du tamtam pro sur nos listes et nos portables et de l'atonie par ailleurs du reste de la population. Ne serions-nous donc pas une grande cause nationale ?
. Il est assez rigolo de voir revenir chez nous le grand clivage des purs et des durs contre les pourris et les nantis. Grévistes contre non-grévistes, rouges contre jaunes. Ceux qui n'ont rien à perdre contre ceux qui en ont un peu.
. Pour sa part la Chorale de St Fulbert a fait au début de chaque spectacle un sleep-in de 15 minutes avec explication de texte et participation couchée du public. D'après les questions d'après-spectacle, le message a eu l'air de porter et , en plus, ça nous a fait du bien.
. Comme toujours lors de ce genre de mouvement on se pose la question si on va se comporter d'abord en artiste ou en militant. Et je me répète que l'intermittence n'est pas la culture même si elle y contribue.
. A mes amis purs et durs dont j'envie l'exaltation, je souhaiterais dire qu'il n'est pas nécessaire d'adopter des conduites suicidaires pour obtenir des résultats. Au plus fort des luttes syndicales les mineurs n'ont pas fait sauter leurs mines, les paysans sauter leur terre et les cheminots sauter les lignes. Nous avons un outil de travail fragile comme un môme pour la plupart, ce sont nos compagnies et la laborieuse maturation qu'elles représentent. Je ne vois pas l'intérêt de les sacrifier sur l'autel du Medef pas plus que de se bruler en place publique. Parmi les outils sont aussi les festivals et manifestations, et iceux ne sont pas tous à la même enseigne. Il sera contreproductif d'attaquer tout et sans discernement. La grève est une connerie si elle ne ne repose pas sur une stratégie. C'est peut-être dommage mais c'est comme ça.
. La teneur des messages que nous colportons dans nos actions est d'une pauvreté politique des plus affligeantes. Elle est même en totale régression puisqu'elle attend de l'état régalien qu'il nous dispense sa protection alors que les décisions sont du domaine paritaire. Nulle part (et si existe, qu'on me le fasse parvenir SVP) je n'ai lu un contre projet cohérent. Si l'on veut remettre les choses sur la table, ce ne peut être sur de simples admonestations fussent-elles basées sur cette conviction romantique que nous sommes le sel de la terre et que sans nous ça va être fade.
. Qui sommes nous ? Qui nous représente ? le SFA/CGT ? Elle n'a signé aucun accord depuis le début de l'intermittence. C'est crédible ? Je ne me sens pas représenté par elle, pas du tout.
. Ces accords ne sont pas bons d'abord parce qu'ils n'ont pas été signé par les gens concernés et la CFDT a eu grand tort d'y apposer son paraphe. C'est même tout à fait anti-démocratique qu'une décision sociale soit prise sans même la prise en compte des principaux concernés.Il nous faut être dans ces discussions tant au niveau patronal qu'au niveau "travailleurs". C'est le premier point que je demanderai concrètement: un report des décisions pour qu'ils se fassent avec nous. A nous entretemps de nous créer une coordination nationale avec des représentants et activer très sérieusement la mise en place des sydcars.
. Sur le fond nous pouvons nous désolidariser des directeurs artistiques de CDN ou de scènes nationales qui gardent le statut d'intermittent tout en étant salariés, de même pour certaines productions audiovisuelles auxquelles il serait nécessaire d'interdire l'usage d'intermittents dans des conditions précises. En clair: balayons les abus parce que ces abus nous tuent. Par ailleurs on peut accepter de durcir un peu les conditions d'accès si le jeu en vaut la chandelle: l'intermittence pour tous et aveugle ne nous rend aucun service et ça fait par trop RMI;
. En ce qui concerne l'action de l'état et la nécessité pour le pays de maintenir une profession en état de fonctionnement correct, je serais assez pour qu'il agisse envers les spectacles vivants comme il fut naguère pour le cinéma, une partie des rentrées des cinémas alimentant la production nationale. En l'occurence pourquoi les droits de rediffusions télévisuels, tous salaires et frais de productions duement payés ne contribueraient-ils pas pour tout ou partie à l'entretien de ce grand corps qui fabrique de la culture tous les jours ? C'est une idée qui vaut ce qu'elle vaut mais bon...
. Comme beaucoup d'entre nous (mais pas tous, loin de là) je suis intermittent et les assedic me permettent de faire face aux coups durs, de préparer les spectacles à peu près sereinement, et de faire vivre décemment mes 4 mômes. Ils ne sont pas mon revenu et je ne souhaite en aucun cas qu'ils le soient. Je supporte mal cette épée de damoclès que nous avons au dessus de nous avec un statut fragile et perpétuellement remis en cause. Nos actions me font penser aux manifs pour la retraite avec comme seul but de repousser un peu le moment de la douloureuse. Nous avons besoin de quelque chose de stable pour choisir et construire nos vies. ça ne sert à rien de jouer aux autruches. Le système dans lequel nous vivons impose un certain équilibre financier et notre profession pas plus qu'une autre ne peut en faire l'économie. Alors abordons le clairement et sans hystérie inutile.
. Et s'il s'agit de remettre en cause ce système dans sa globalité, je suis d'accord mais pas pour mes raisons de croûte.

30 Juin: ERRATUM

... sur l'impact des mouvements de ce w-e. Le 8/9 de France Inter entièrement consacré à l'Intermittence avec de lumineuses interventions d'Ariane Mouchkine. Au hit parade des mouvements évoqués lors de cette émission: le Chatelet, Montpellier et Caen qui emporte la palme question efficacité. Rien sur Sotteville. ça va très mal du côté organisateurs de festival qui se demandent à quelle sauce ils vont être mangés.
. résumé des revendications: refus de l'accord et demande de renégociation
. la question est comment maintenir la pression sans s'auto-asphyxier.
. Une remarque sur les accords signés le 26: ils sont encore une fois provisoires jusqu'en 2005. On dirait que même les accords sont intermittents!

2 Juil: Légende du Pays Conchon

. Il était dans un appartement un oiseau qui chantait pour un enfant. L'oiseau chantait fort, mangeait dru, buvait sec et l'enfant était content. Mais il prenait de la place dans l'appartement alors les parents le mirent dans une cage plus petite. L'oiseau se sentait à l'étroit mais il aimait tellement chanter qu'il continua comme si de rien n'était. Et l'enfant ne remarqua rien. Et comme l'oiseau mangeait beaucoup, bien trop pour vocaliser, les parents décidèrent de le rationner. Et l'oiseau aimait tellement chanter qu'il protesta en chantant mais l'enfant ne remarqua rien. Lorsqu'on oublia de lui donner de l'eau, l'oiseau gémit mais il continua sans lésiner. Lorsqu'on recouvrit sa cage d'un voile pour ne pas le voir trop souvent, l'oiseau ne cessa pas son chant même si c'était un peu désespéré. Alors on continua à le rationner parce qu'un oiseau, ça n'est guère plus qu'un poisson rouge avec des ailes, sauf que ça fait du bruit quand on écoute la télé. Et un jour, l'oiseau qui aimait tellement chanter ne le fit plus. Et comme il persistait, les parents dirent qu'ils ne marchait pas et jetèrent la cage. Et comme pour faire une pierre deux coups, l'enfant peu à peu se tut et s'enferma dans le silence.
Depuis, on entend beaucoup mieux la télé.

8 Juil: DOIS-JE ?

- me résoudre au fait que notre mouvement s'alimente de propos excessifs, de trafiquages de chiffres, d'hystéros "montagnardes", de simplifications idiotes, de paniques irréelles, de procès caricaturaux, de suicides inutiles, d'exécutions abusives, de mesquineries déguisées au nom de l'efficacité ?
- trouver jolie la pièce parce que tout le monde en parle ?
- régresser comme un môme parce que le gentil guignol-intermittent veut bastonner les méchants Gnafrons Medef/chérèque/Arpaillon ?
- adhérer à ce discours de merde qui prétend qu'intégrer des bénévoles dans un spectacle est anti-social ?
- taire le fait que si le nouveau-statut est un peu moins confort il reste le meilleur du monde et que, s'il favorise ceux qui bossent beaucoup, le précédent ne le faisait pas moins ?
- me sentir solidaire des intermittents qui font de la figuration dans les émissions télé parce que le public payé c'est beaucoup plus controlable ?
- me réjouir qu'Hervée de Lafond, dans son interview sur France Info, propose que le ministère comble le trou des intermittents, ce qui est exactement la position du Medef - ce qui ne veut pas dire pour autant que c'est nul- ?
- oublier que la solidarité ça ne se pratique pas à sens unique (le public avec nous) et que si nous contribuons à déséquilibrer le régime de l'Unedic c'est l'ensemble des salariés qui sera touché ?
- ne pas déplorer le bordel des mots d'ordre parce que, grâce à ce déclencheur mesquin de la défense de notre mode de vie, enfin on parle de culture dans des termes réalistes (apports économiques et sociaux) ?
- rappeler que pour moi s'il y avait à choisir entre les subventions et les indemnités assedic il faudrait et sans hésitation choisir ces dernières parce qu'elles ne dépendent pas de la bonne volonté du maître ?
- prendre les déclarations de solidarité pour argent comptant, quand on sait que beaucoup de ces solidarités affichées sont d'abord des moyens de se protéger ?
- consoler Daniel Andrieu et François Ducourtioux entre autres, dont j'imagine qu'ils en ont bien bavé, en leur disant que dorénavant ils pourront aussi taper à la porte du Ministère du Tourisme et celui de la Solidarité (ou son remplaçant) pour compléter leurs budgets puisque l'idée est enfin avérée que leurs manifestations contribuent à l'économie de la région et l'intégration sociale de la jeunesse ?
- ne pas penser à tous ces artistes qui ne sont pas intermittents et ne travaillent pas moins ?
- refuser à perpétuité cette loi commune qui veut que lorsqu'on se lance dans un métier sans arriver à y faire son trou, en général on change ?
- ne pas me sentir gêné quand je vois notre chouette bande de gentils zintermitants pleurer sur son sort au nom des valeurs supérieures de la culture dont ils sont bien sûr les plus ardents zélotes en y croyant très fort ?
- ignorer que notre public n'est pas fait de nantis, que parmi les fanas des zaccros de la rue, il y a des smicards à vie, que pour les accrocher il a fallu en chier et que c'est bien dommage qu'ils en fassent les frais ?
- noyer mon sens critique dans ce grand woodstock solidaire où chacun se saoule de ses propres mots ?
- ne pas me sentir touché par le sabordage de l'ARFI, une des structures associatives les plus inventives de ces dernières décennies ou par ces grèves généreuses mais imprudentes et vaines de compagnies dont j'estime le boulot ? kifkif pour certains festivals alors qu'il est patent que Chalon se fera parce quand même laisser un festival en grève c'est comme vendre une maison occupée, ça donne moins de valeur pour les indemnités ?
- accepter que mon ordi soit encombré par 10 reprises du message d'Olivier Py (encore s'agit-il là d'une prise de position intéressante), 43 questions oiseuses et commentaires douteux de BKssine, 75 appels à l'assaut et 200 règlements de compte ?
- ne pas augurer que la victoire de nos revendications sera et forcément une victoire à la Pyrrhus ?
- ne pas dire que "la psychanalyse du singe" récemment envoyée me hérisse le poil, que c'est du Robespierre à peine déguisée ?
- ne pas me demander si nous sommes en pleine révolution ou dans une gigantesque branlette collective ?
- fermer à fond ma gueule sur toutes ces questions parce qu'enfin ça bouge et qu'on parle de nous et que ce gouvernement que nous avons contribué à faire élire par des votes douteux, surtout au premier tour (ou des non-votes aussi), a soi-disant chaud aux fesses ?

Ya du pour ! ya du contre !

Je hais les lynchages et je trouve dégueulasse celui de la CFDT quoiqu'on puisse penser de sa maladresse et de son outrecuidance
Je ne fais pas confiance à ce gouvernement expert en manipulations et poudre aux yeux (encore qu'en Corse on en voit les limites) pour autant, je le dis, Aillagon n'est pas le con qu'on dit et ses propositions si elles arrivent tard (comme l'arrestation de Colonna) ne sont pas toutes dénuées de bon sens.
Nous autres baltringues sommes hyperminoritaires dans toutes les instances qui discutent actuellement (cgt/syndéac sans parler des instances patronales) et j'ai bien peur qu'une fois le soufflet retombé nous ne soyons ceux qui y perdent le plus de plumes.
Je me réjouis des résultats de ce qui a été fait, quelle que soit la manière, et sans doute après celà, plus rien ne sera comme avant quand on dira le mot: culture. Mais l'issue à cela est davantage politique que syndicale et je ne le répèterai jamais assez: quoiqu'en disent les chacals et hurleurs de tous poils, maintenons la pression mais avec cette obsession bien carrée dans les fesses: DURER

Acidument vôtre!

PS: petit rappel historique: lors de la guerre d'Algérie, les plus intransigeants dans le refus de toute évolution avaient sagement rapatrié leurs biens dans la métropole. Ce sont ceux qui y ont cru qui se sont fait blouser. Itou en Nouvelle-Calédonie où le même scénario se mettait en branle quand les accords de Matignon ont fait cesser le carnage. Les plus intransigeants ne sont jamais ceux qui ont le plus à y perdre!!!

10 Juil: E-cho de St Fulbert: intermeuh...tents

. malgré le concert d'annulations de manifestations qui règne dans notre beau pays, les Comices Agricoles de St Fulbert auront tout de même bien lieu. Les vaches n'ont pas rejoint le mouvement.

15 Juil: EN DIRECT DE LA Fleche

15 Juil: la Flèche suite...

15 Juil: La Flèche dernière...

16 Juil: Re: Compte rendu...

(en réponse au compte-rendu d'une AG des professionnels du spectacle vivant en loire-atlantique)

18 Juil: Chialons dans la rue, charions dans la rue, lâchons dans la rue, câlons dans la rue

19 Juil: Castrons dans la rue ... (suite)

20 Juil: Au coeur du chaudron: chalon

Le collectif de compagnies "toujours vivants" prend peu à peu de l'ascendant. Aujourd'hui chacun joue ou ne joue pas, personne n'intervient. Des commissions préparent l'occupation artistique de la ville pour la prochaine semaine, d'autres troupes et d'autres arts sont invités à venir rejoindre le mouvement; les inquisiteurs ont disparu et personne ne les regrette.
Et si ce beau rêve se réalisait ?
Il ne tient qu'à nous sans doute et c'est assez exaltant.

20 Juil: chalon subjectif: cornéliens

Cloneries

23 Juil: Chalon pré-occupée

Chalon occupé

24 juil: Chalon suite

25 Juil : Chalon Jeudi

25 Juil: Chalon/Vendredi25: les forcenés du dérisoire

Chalon derechef: contamination

Chalon 26 juillet aprem